20 April, 2025

Après une interruption depuis 2021, le Carnaval national haïtien fait son grand retour. Entre critiques et enthousiasmes, artistes et mélomanes s’interrogent.

En effet, le ministre de la Culture et de la Communication, Patrick Delatour, a annoncé le samedi 18 janvier dernier le grand retour du Carnaval national. Et comme avant 2021, des changements de ville pour l’accueil de l’événement est maintenu. Les réactions n’ont pas tardé.

Le Nord-Est : ville d’accueil

D’abord, les festivités se tiendront à Fort-Liberté, du 2 au 4 mars 2025 annonce les responsables du gouvernement. Un choix inédit ! Mais qui ne surprend finalement pas trop. Le changement de ville face à la montée croissante de l’insécurité a été initié sous le Président Michel Joseph Martelly. Depuis, cette nouvelle tournure a été retenu jusqu’à Jovenel Moïse.

Le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé cette reprise comme une célébration de l’identité et de la richesse culturelle d’Haïti. Placé sous le thème « Yon pèp, yon kilti, yon nasyon », l’événement ambitionne de rassembler les Haïtiens autour de la musique, des costumes et des défilés traditionnels. Cependant, ce retour intervient dans un contexte délicat, marqué par l’insécurité généralisée et une situation économique précaire.

Aussi, de plus en plus de territoires perdus se sont accumulé dans divers départements du pays. Il a fallu aux autorités de trouvé une ville qui est encore au calme pour relance le carnaval. Toutefois, ce choix met en lumière la richesse culturelle et patrimoniale de cette ville historique du nord-est d’Haïti.

Critiques et enthousiasms sur le Carnaval national

Sur les réseaux sociaux, les réactions des internautes sont partagées. Certains saluent cette initiative comme un moment de répit face aux défis quotidiens. D’autres dénoncent une “décision irresponsable” face à l’instabilité persistante. “Comment organiser un carnaval dans un pays où la majorité lutte pour manger et survivre?”, s’interroge un utilisateur sur Twitter.

Les critiques se concentrent également sur le coût élevé de l’événement. Bien que les autorités n’aient pas encore dévoilé le budget officiel, les dépenses pour sécuriser et organiser le carnaval suscitent des inquiétudes. Beaucoup rappellent que les fonds publics pourraient être prioritairement alloués à des secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation ou la sécurité.

La position du gouvernement

De son côté, le gouvernement défend l’idée que le carnaval pourrait relancer le tourisme local et générer des retombées économiques positives pour Fort-Liberté et ses environs. Malgré les polémiques, artistes et groupes carnavalesques s’activent déjà pour offrir des performances mémorables.

Reste à voir si cet événement, attendu par certains comme un souffle de joie, réussira à surmonter les défis sociaux et sécuritaires auxquels Haïti fait face.

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Filisner DIEUJUSTE

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